La Revue Résurrection, dont la deuxième série en est à son 185^e Numéro, est liée à l’héritage spirituel de Mgr Charles (1908-1993): née à l’aumônerie de la Sorbonne dans la fin des années 50, elle a accompagné le mouvement intellectuel qui, avant  et après Vatican II, a cherché à donner aux laïcs les moyens d’une intelligence renouvelée de la foi, sans concession à l’air du temps, mais sans raidissement non plus, sûre du primat de la Vérité reçue dans l’Église et fidèlement transmise par elle. Y ont collaboré les Cardinaux Daniélou, de Lubac et Ratzinger, les PP Bouyer, Le Guillou et bien d’autres. À côté d’eux, et sous leur inspiration, plusieurs centaines d’étudiants, d’universitaires, de croyants de bonne volonté, y ont fait leurs premières armes en théologie et ont contribué à garder à cette revue son audace et sa liberté. Loin du jargon des spécialistes comme de l’étalage du « vécu », elle ose le concept, la pensée exigeante, qui se nourrit de la sagesse des Pères de l’Église et cherche à rendre compte rigoureusement de la splendeur de la Révélation chrétienne. Elle n’a pas peur non plus d’aborder des sujets brûlants qui sont ceux de notre société « post-moderne ».

Le numéro qui est sorti récemment en est le témoin, puisqu’il aborde le problème difficile de l’identité. Tour à tour revendiquée et haïe, l’identité est derrière tous les conflits qui s’élèvent aujourd’hui entre les cultures, les sexes, les générations, les races…. Que peut nous dire sur un tel sujet Celui qui est notre Paix, car « des deux [le juif et le grec, il] a fait un  seul peuple [par le sang de sa croix] » (Éphésiens 2,14) ? C’est à cette question que nous avons voulu répondre.