Résurrection - Temps Nouveaux
Résurrection, qui es-tu ?
Plus de quarante ans, c'est beaucoup pour une revue qui a reposé pendant la plus grande partie de son parcours sur une équipe de rédacteurs composée d'étudiants ou d'anciens étudiants encore proches de leurs études, qui ne fut jamais liée durablement à une maison d'édition ou à un ordre religieux ou à une institution universitaire, et qui n'a été affiliée à aucun groupe international. Petite voix dans le concert des revues de théologie et de culture religieuse, elle témoigne néanmoins d'une étonnante permanence dans la diversité et peut se vanter d'avoir contribué de façon non négligeable à la formation du laïcat français et de bien des prêtres.
L'unité de la revue n'est pas facile à saisir dans la durée. Ne parlons pas, de la présentation qui a varié au moins quatre fois. Mais il y a peu de rapport, à première vue, entre les articles de haute vulgarisation théologique du début, et certains numéros difficilement lisibles où quelques normaliens apprenaient à peigner leur pensée (promise à un grand avenir d'ailleurs). La place des questions culturelles et de l'actualité ne fut pas constante et si une série annonçait avec provocation "la seule revue de théologie qui ne soit pas d'actualité", des séries ultérieures reparleront dans leur intitulé de "revue de théologie et d'actualité".
Néanmoins un trait a marqué fortement Résurrection, c'est la personnalité de Mgr Charles qui fut le fondateur, l'inspirateur, le père spirituel, et qui est toujours la référence de nombreux rédacteurs. Jean Duchesne a raconté dans le numéro spécial écrit peu après le décès du recteur de Montmartre ce qu'avait été son rôle dans la période de "refondation" des années 67-72, tout sauf un dictateur imposant ses choix et sa pensée, plus un "accoucheur d'âme". Il n'en demeure pas moins que la revue a vécu et vit encore de certaines de ses instructions :