

96 pages
SOMMAIRE
Liminaire
Pages 1 à 2
Henri CAZELLES, p.s.s.
C’est mort qu’Il triomphe
Pages 3 à 14
Jean ROGUES
La voie royale
Pages 15 à 25
André BRIEN
La conversion du cœur, I
Pages 26 à 36
Jean DANIELOU, s.j.
Le mystère de la vie et de la mort
Pages 37 à 42
Louis BOUYER, de l’Oratoire
Humanisme et christianisme au XVI° siècle
Pages 43 à 54
CHRONIQUES
Dr F. BESANCON et Michel COLONI
L’accouchement sans douleur
Pages 55 à 61
R. PICHARD, o.p.
Du bon usage d’une technique
Pages 62 à 65
Marcelle HEBRARD
Conversion et mentalités contemporaines
Pages 66 à 79
P. IDIART
Perspectives et limites de la sociologie religieuse
Pages 80 à 84
Catherine MICHEL
Le cinéma : Ordet
Pages 85 à 87
DOSSIERS
I. Plan de travail
Pages 88 à 93
II. Livres à lire
Pages 93 à 96
Garanties sécurité
Liminaire
Ceux qui lancent cette revue ne prétendent pas avoir personnellement quelque chose à dire dans le domaine qu’ils ont choisis pour elle. Il leur semble que la littérature actuelle, celle des essais et des périodiques, est suffisamment pourvue de ce qu’un laïc peut attendre et élaborer comme réponse chrétienne aux problèmes de ce temps, comme réflexion religieuse en termes d’aujourd’hui. Ils ne veulent rien y ajouter.
Ils ont seulement constaté en eux-mêmes et en beaucoup de chrétiens de leur génération une grande faim de connaissances religieuses proprement dites.
L’action catholique leur a réclamé de faire passer l’Evangile dans toute leur vie. Ils s’efforcent sincèrement de mener leurs activités familiale, professionnelle et même politique par la force victorieuse du RESSUSCITE en qui tout doit être récapitulé. Mais ils ont souvent l’impression que le contact avec Lui est mal établi au départ, dans une incertitude qui les expose à ne pas être des instruments très authentiques.
Leur vie spirituelle s’est pourtant abreuvée aux sources rénovées de la Bible et de la Liturgie, mais, un peu perdus dans les richesses mêmes qui leur étaient offertes, ils ont cherché un point de cristallisation de leur pensée religieuse qui leur permît à l’heure des décisions difficiles de faire peser toute l’espérance de la RESURRECTION sur le sacrifice demandé.
Pour y parvenir ils ont essayé d’arracher à leur vie surmenée les quelques instants indispensables pour pénétrer intellectuellement les mystères et particulièrement celui de la RESURRECTION dont dépendent la puissance et le succès de leur vie chrétienne toute entière. Mais bien qu’on se soit mis en frais pour eux depuis quelques temps dans les milieux théologiques, d’où sont sortis tant de volumes en excellent français et même plusieurs revues de lecture agréable, ils n’ont as été complètement satisfaits. Plusieurs de ces publications sont encore trop savantes pour eux ; d’autres se sont volontairement restreintes à un domaine limité. Il faudrait en lire beaucoup et fournir un effort de synthèse qui ne peut prendre place au soir d’une journée déjà trop chargée.
Alors, persuadés qu’ils avaient droit à cette nourriture qui descend du ciel par l’intermédiaire des livres inspirés et est distribuée par l’Eglise à la fois constante en ses enseignements et capable de se faire entendre de toutes les générations, ils se sont adressés, comme ils l’auraient fait devant une difficulté de leur domaine professionnel, aux compétences, c’est-à-dire aux théologiens.
Ils ont osé leur demander de parler d’une façon bien vivante ; ils les ont prié de ne pas s’imaginer les besoins des laïcs et de ne as leur fournir une pensée tellement adaptée qu’elle ne les mettrait pas en contact avec le jaillissement même de la Révélation. Ils leur ont proposé de travailler avec eux ; ils ont promis de leur avouer sans détours s’ils étaient atteints par l’enseignement dispensé.
C’était beaucoup de prétentions ! Ils ont eu la joie d’être entendus et de n’essuyer aucun refus. Exégètes, patrologues, liturgistes, moralistes, directeurs et rédacteurs des plus grandes revues religieuses dominicaines et jésuites promirent leur concours. Et, joyeux d’une telle libéralité, ils n’ont pas voulu en garder pour eux seuls le bénéfice. Une revue s’ébaucha sous le nom du mystère qui avait résidé aux recherches : RESURRECTION. Depuis, on leur a dit qu’elle intéresserai aussi, peut-être, des prêtres ou des séminaristes soucieux de traduire leur théologie dans la langue de tout le monde, et même quelques religieuses désireuses de soutenir leur prière ou leurs actions pour un dialogue religieux avec un monde qu’elles n’ont quitté que pour mieux le servir.
A lire ce premier numéro on s’apercevra qu’il y a loin des projets aux réalisations. C’est un effort et un commencement. Si ses lecteurs ne lui ménagent ni critiques ni suggestions, le second, grâce à eux, sera meilleur.