RESSURECTION 3 (Octobre 1956) : LA CONNAISSANCE RELIGIEUSE

8,00 €
TTC

96 pages

SOMMAIRE

Editorial : une religion pour intellectuels

Pages 1  à 2

André BRIEN

La conversion, condition nécessaire de toute connaissance religieuse

Pages 3  à 13

Jean LAPLACE, s.j.

C’est Dieu qui vient à nous

Pages 14  à 23

Y. DELAGNE

Quand théologie et sainteté se donnent la main

Pages 24  à 31

Michel SAUDREAU

Les traces de Dieu

Pages 32  à 40

Michel COLONI

Une méthode de travail

Pages 41  à 45

CHRONIQUES

J. Bernard PAILLONCY, p.s.s.

L’enseignement religieux des enfants

Pages 46  à 53

Elie PASCAL

Traduire la Parole de Dieu

Pages 54  à 56

M. FULLOT

L’Egypte donne l’exemple

Pages  57 à 59

Jean de FABREGUES

Saint-Sébastien 1956

Pages 60  à 61

Catherine MICHEL

Le Cinéma : Nuit et Brouillard

Pages 62  à 63

Correspondance

Pages 64   à 66

DOSSIERS

I. L’enseignement libre

Pages 67  à 88

II. Livres à lire

Pages 89  à 96

Quantité
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Garanties sécurité

Une religion pour intellectuels

Une revue qui s’affiche doctrinale et qui se propose d’aider des laïcs à faire de la théologie paraît à certains une incongruité : la théologie est affaire de clercs, ne mélangeons pas les genres ; au demeurant, la sainteté à laquelle tout baptisé se doit d’aspirer ne peut être confisquée par les intellectuels, elle est sans lien avec cette activité cérébrale dont il est si facile de tirer vanité.

Résurrection s’inscrit en faux contre cette double affirmation et prétend qu’il est souverainement important  de donner accès à une théologie débarrassée pour la circonstance de tout un appareil technique nécessaire pour la recherche, regrettable quand il constitue un écran entre le baptisé et la Parole de Dieu.

Aux premiers siècles de l’Eglise, on appelait souvent le baptême une illumination : le christianisme apparaissait moins comme un style ed vie ou comme un ensemble de rites que comme une connaissance qui transformait celui qui y accédait. La liturgie quadragésimale garde parmi nous le souvenir de cette initiation qui était essentiellement une instruction. La catéchèse consistait à raconter une histoire dont la connaissance faisait le monde nouveau aux yeux de qui la reconnaissait vraie. Et le disciple du Christ pouvait manifester sa conversion aux regards de son entourage en prenant le manteau – nous dirions l’uniforme – du philosophe.

Qu’un tel intellectualisme nous gêne, ce peut être la faute des spécialistes des connaissances religieuses qui en parlent de telle sorte que la vie semble s’en être totalement retirée ; ce peut également être dû à notre tendance à réduire le religieux à une expérience toute intime. L’extériorité, le nécessaire extrincécisme d’un message reçu d’un autre pour que sans doute nous le transmettions à d’autres nous paraît faire violence à la spontanéité de nos aspirations vers Dieu. Nous préférons définir notre religion comme une « vie » qui, se transmettant par une mystérieuse contagion, ne brutalise pas notre très précieuse liberté. On ne sait lus pourquoi on croit, on ne sait plus à quoi on croit et l’on se contente de goûter l’expérience de sa propre ferveur, plus soucieux de sauvegarder son conditionnement sociologique que de l’alimenter par des découvertes intellectuelles.

Bien sûr les conditions subjectives d’accueil de cette révélation ne sont pas indifférentes et A. Brien, poursuivant son étude de la conversion du cœur dans le Nouveau Testament, nous montre que l’acuité de notre intelligence en dépend. Mais cette transformation de nous-mêmes, requise pour comprendre et accueillir la Parole de Dieu, est elle-même produite par l’initiative divine qu’il nous est seulement demandé de reconnaître pour qu’elle déploie en nous toute son efficacité. J. Laplace, à partir de la première épître de Saint Jean, nous le rappelle, mettant ainsi en relief combien la spontanéité de notre élan vers Dieu n’est jamais qu’une réponse.

Or cette prévenance du Dieu qui nous transforme passe par notre intelligence. Y. Delagne nous l’explique en nous présentant l’itinéraire spirituel élaboré par l’un des plus grands compagnons spirituels de saint Bernard. N’est-ce pas d’ailleurs par une telle sollicitation que Dieu respecte davantage le mystère de l’engagement libre, personnel, d’une créature à son égard ?

Il faut donc inventorier les voies que Dieu emprunte pour venir à notre rencontre et c’est l’intérêt de l’article de M. Saudreau qui nous explique la raison d’être du raisonnement théologique, perpétuel retour aux sources, si étonnant pour un esprit moderne habitué à une pensée qui se développe à partir d’elle-même.

Quelques indications pratiques suivent, visant à faciliter l’apprentissage de cette quête de Dieu à partir de sa Révélation qui est malheureusement devenue le privilège d’un trop petit nombre. C’est parce que c’est là notre conviction profonde que Résurrection a entrepris une vulgarisation théologique qu’il juge la tâche la lus urgente alors que les catholiques sont en si petit nombre : les méthodes qui furent celles de l’Eglise primitive et qui convertirent et transformèrent une première fois le monde peuvent, semble-t-il, être reprises avec profit.

Res3
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