RESURRECTION 8 (1er trimestre 1958) : LA CONVERSION
96 pages
SOMMAIRE
Editorial : Retour à Dieu
Pages 1 à 2
Charles MOELLER
Le sens de Dieu dans la littérature moderne
Pages 3 à 19
Pierre COLIN
Conversion du philosophe, conversion du chrétien
Pages21 à 30
Robert FULLOT
Le marxiste, pèlerin de l’absolu
Pages 31 à 38
Robert CAZES
Interview de Monsieur l’abbé ORAISON : Foi et psychanalyse
Pages39 à 43
Jean-Pierre de MENASCE
Morales et religions
Pages 45 à 50
Michel COLONI
L’aliénation libératrice
Pages 51 à 56
Etienne HAMEL
Initiative divine, réponse humaine
Pages 57 à 67
Garanties sécurité
Retour à Dieu
Nous sommes à un âge théologique. Plus qu’à la Belle Epoque nous mesurons par rapport à Dieu nos problèmes et nos angoisses. Que ce soit pour le refuser, que ce soit pour lui consacrer notre destinée, le monde d’aujourd’hui prend parti à son sujet. C’est cette problématique que nous étudions initialement. Chez les littérateurs, qui ne parviennent pas tous, comme les héros de Françoise Sagan, à l’oublier ! Chez les philosophes, qui, s’étant toujours interrogés à son sujet, poussent la question à son degré le plus aigu ! L’inventaire mené par Charles Moeller et Pierre Colin révèle cette préoccupation actuelle dans les ouvrages que nous rencontrons sur les rayons des libraires ou dans nos bibliothèques. Les dénonciations elles-mêmes de l’idée de Dieu n’arrivent as à en faire l’économie ; Robert Fullot le démontre dans le cas privilégié du marxisme, qui, parti pour ruiner la religion, finit par s’ériger lui-même en nouvelle religion. Au contraire, dans un dialogue avec la psychanalyse, l’abbé Oraison montre comment une technique moderne pose elle-même la question religieuse et Jean-Pierre de Menasce, notant le même phénomène à propos de toutes les morales, en arrive, devant leur échec, à ne maintenir la validité que de la seule qui réussit la performance d’intégrer ce que toutes les autres ont dissocié. Ne serait-ce pas le vrai ?
De cette hantise de Dieu, paradoxalement conjointe à la conscience aiguë de nos difficultés à le rejoindre, le christianisme donne une explication que Michel Coloni retrace à grands traits. L’homme, fait pour Dieu, porte sa trace, mais ne pourrait, dans le péché, revenir à son Créateur si ce dernier ne prenait soin d’éduquer ce singulier pouvoir qu’il lui a communiqué de s’engager librement à son égard. Etienne Hamel décrit l’itinéraire de ce retournement de tout l’être vers Celui qui est sa source, tel que la Bible nous l’a montré en action, phénomène complexe où interviennent toutes les composantes de la personnalité mais davantage encore où s’exprime la collaboration de deux libertés, celle de Dieu et celle de l’homme, dans une unité qui est pourtant ce que l’homme eut revendiquer de plus personnel.
Dieu a fait l’homme pour Lui, de telle sorte que, selon le mot de saint Augustin, « son cœur est inquiet jusqu’à ce qu’il l’ait retrouvé ». il est bon que des témoignages illustrent cette démarche de l’homme revenant à Dieu, et en manifestent le contenu psychologique concret. Jean Sur, ayant interrogé des chrétiens et rapportant leur expérience, distingue les étapes de ce retournement qui, accompli avec une grande brutalité une première fois, réclame cependant d’être incessamment renouvelé pour que la personnalité, à tous les niveaux, consente à ce mouvement auquel seule sa fine pointe a initialement adhéré. André Mennesson, relisant les témoignages célèbres de conversions récentes, y discerne l’influence des divers facteurs qui sont nécessairement en jeu dans le mécanisme de la conversion. Dieu nous prend tout entiers et il est impressionnant que les convertis eux-mêmes en donnent le témoignage quand ils essayent de décrire l’itinéraire qui les a ramenés au Dieu vivant.
CHRONIQUES
Jean SUR
Il faut toujours recommencer
Pages 69 à 74
André MENNESSON
Motifs de conversion
Pages 75 à 94
DOSSIER
M. C.
Livres à lire
Pages 95 à 96