

SOMMAIRE
Editorial : La Trinité
Pages 1 à 2
Pierre LEVAUD
La Trinité dans l’Ancien Testament
Pages 3 à 12
Gérard BOIS-RABOT
La révélation de la Sainte Trinité dans le Nouveau Testament
Pages 13 à 31
Michel de LA PALUD
Danger et nécessité des images
Pages 32 à 42
Pierre LEVAUD
Enseignement de l’Eglise
Pages 43 à 56
Michel TANOINE
La liturgie, prière trinitaire
Pages 57 à 62
Gabriel MARECHAL
Le dynamisme trinitaire chez les Pères grecs
Pages 63 à 67
Paul BREVENT
La pensée augustinienne
Pages 68 à 84
Anselme de SAULDRE
Richard de SAINT-VICTOR
Pages 85 à 93
Rémy GILQUIN
Saint Thomas d’Aquin
Pages 94 à 103
Louis de LA MANCELLIERE
Ruysbroeck l’admirable
Pages 104 à 111
Louis de LA MANCELLIERE
Saint Jean de la Croix
Pages 112 à 115
Jean-Marie ALIX
Sœur Elisabeth de la Trinité
Pages 116 à 130
Garanties sécurité
B. BADACZ
Relations sociales ou dessein de salut ?
Pages 131 à 142
Michel ROUCHE
L’iconographie de la Trinité
Pages 143 à 147
André BORDEAUX
Dans la nuit
Pages 148 à 152
PLANS DE REFLEXION
Pages 153 à 155
BIBLIOGRAPHIE
Pages 156 à 158
160 pages
La Trinité
S’il est un mystère invoqué sans cesse par la liturgie officielle de l’Eglise comme par la piété la plus populaire, c’est bien celui qui s’énonce par les mots les plus employés de la prière chrétienne : Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ! Paradoxalement, c’est aussi celui qui paraît le plus hors d’atteinte de l’intelligence humaine et, par le fait, celui auquel les chrétiens se réfèrent le moins. Selon la définition tronquée du catéchisme : c’est vraiment une vérité qu’il faut croire bien qu’on ne puisse pas la comprendre.
Sans prétendre le moins du monde faire complètement comprendre la Trinité, Résurrection veut, en ce premier trimestre 1961, permettre à ses lecteurs d’en comprendre quelque chose. Si Dieu a un peu livré aux hommes le secret de sa vie intime, ce n’est pas seulement pour éprouver leur intelligence par l’obéissance de la foi ; c’est aussi par cette confidence les inviter à resserrer leur union avec Lui.
La méthode employée ici est celle même que Dieu a suivie pour cette révélation. Elle n’a pas été faite directement ni de façon didactique. Dieu, au cours des siècles et même en la personne de Jésus-Christ, n’a laissé deviner son mystère intérieur que par des mots, des aveux, des attitudes dont l’Ancien et le Nouveau Testament, dominés pourtant par l’histoire du salut de l’homme, nous apportent l’écho. L’effort déraisonnable des rationalistes des premiers siècles pour soumettre la réalité suprême aux limites de l’esprit humain a néanmoins permis au Saint-Esprit d’inspirer à l’Eglise un vocabulaire précis qui fixe l’énoncé dogmatique selon la rectitude de la révélation. L’effort d’assimilation des chrétiens les plus éminents des siècles passés offre aussi un secours puissant aux chrétiens d’aujourd’hui. Certains, sur le plan intellectuel, qui est indispensable pour un contact vrai avec Dieu, ont lancé des comparaisons dont aucune n’est complètement satisfaisante, mais qui permettent à l’intelligence à la fois de s’ouvrir au mystère et d’expérimenter sa réalité irréductible. D’autres, sur le plan spirituel, se sont, au-delà des ombres, laissés saisir par le vertige de la vie même de Dieu, témoignant ainsi de son existence et de sa transcendance.
Le christianisme d’aujourd’hui ne doit pas abandonner l’exploitation du mystère essentiel. Lui seul, dans sa lumière inaccessible, permet de comprendre que la solution de tout problème est dans la relation. Les personnes créées ne se réalisent que dans leur communication avec d’autres personnes ; mais celle-ci est impossible sans la communication avec une Personne divine. Et si les hommes peuvent espérer cette dernière, c’est parce qu’il leur a été révélé qu’à l’intérieur de Dieu il y a déjà une communauté de Personnes dont les communications extérieures ne sont que l’extension.
En manifestant son amour aux hommes, Dieu leur a fait apercevoir qu’Il était Amour au-dedans de Lui-même. C’est donc en percevant quelque chose de cet amour interne que les hommes peuvent répondre convenablement à l’amour témoigné, avec conscience et liberté.
Mgr CHARLES